Dijon se modernise : un QR code pour accéder à la place de la Libération après 20h. Une méthode qui pourrait bien changer la vie nocturne dijonnaise.
Dans un élan de modernité et d’inspiration parisienne, les habitants de la place de la Libération à Dijon ont décidé d’instaurer un laissez-passer numérique pour contrôler l’accès à leur place bien-aimée, célèbre pour ses terrasses bruyantes et ses touristes bruyants.
« Nous voulons rendre notre place plus exclusive qu’un club londonien, » affirme Jean-René Ploncard, président autoproclamé du Comité de Libération de la Place de la Libération (CLPLPL).
Depuis ce 23 juillet, il est désormais indispensable de se munir d’un QR code pour accéder à la place après 20 heures. « Si Paris peut le faire pour ses Jeux Olympiques, pourquoi pas nous ? Les soirées bruyantes et les discussions animées autour d’un verre de vin doivent être réservées à une élite sélectionnée, » explique Jean-René.
Les règles d’Or de la Libération
Les règles sont strictes et dignes des plus grands thrillers bureaucratiques :
- Piétons : les résidents doivent prouver qu’ils habitent dans un rayon de 200 mètres. Celles et ceux qui n’ont pas leur QR code devront fournir un extrait de naissance et une une quittance de loyer de plus de 1700 euros
- Cyclistes : autorisés uniquement s’ils sont munis d’un vélo-cargo rempli de 2 enfants pour prouver leur agilité et leur respect des traditions locales.
- Conducteurs de véhicules motorisés : interdits sauf si le véhicule est une Porsche ou autre véhicule de luxe. La Golf GTI ou la BMW rabaissée sont interdites aux abords de la place dans un rayon de 200 mètres.
Un contrôle stricte et sélectif
« Nous avons embauché des vigiles ultra-sophistiqués, équipés de scanners à QR codes » se réjouit Huguette Dufour, secrétaire adjointe du CLPLPL. « Il n’est pas rare que certains touristes, en particulier ceux arborant des shorts trop colorés, soient refoulés. Nous avons même établi une liste noire des comportements inacceptables, incluant le port de chaussettes avec des sandales ou encore l’appareil photo autour du cou. Le sac banane est toléré, tout comme les paires de lunettes équipées de verres photochromiques. »
Si certains trouvent l’initiative géniale, d’autres sont moins enthousiastes. « C’est un complot pour nous faire partir ! Bientôt, il faudra une autorisation notariale pour aller acheter du pain, » déplore René, un habitant historique de la place du Théâtre, place voisine, qui n’a pas réussi à obtenir son QR code malgré trois tentatives sur le site du Comité et deux appels au président.
De leur côté, les restaurateurs et cafetiers voient d’un très mauvais œil cette nouvelle réglementation. Pierre-Henri Brouhaha, propriétaire du célèbre café « Le Bruyant », n’en revient pas : « Nous sommes en 2024, et on nous demande de faire régner le silence comme si nous étions dans un monastère. Si ça continue, ils vont nous obliger à servir nos clients en langage des signes ! »
Vers une généralisation du Quiet-R Code ?
Certains observateurs se demandent si cette initiative dijonnaise ne pourrait pas inspirer d’autres villes. « Après tout, si Paris utilise des QR Codes pour protéger ses Jeux Olympiques, pourquoi ne pas utiliser cette technologie pour protéger notre quiétude ? » se demande Jean-Bernard Mutus, expert en tranquillité publique.